Créer, transmettre et former…

Beaucoup de choses sont arrivées ces derniers mois, tant dans ma vie personnelle, professionnelle que Mrs Roots (oui, je n’ai pas encore trouvé de qualificatif satisfaisant qui englobe le blogging, l’écriture, l’engagement afroféministe, et l’animation d’ateliers *soupir*).

“C’est super, la transmission !” m’a-t-on répété ces derniers mois, autour du livre. Et c’est vrai, ça l’est. Mais c’est encore mieux quand on est plusieurs à transmettre, et à produire ! En parallèle de la promo de mon livre, j’ai beaucoup créé, appris et j’apprends encore; mais s’il fallait nommer les deux plus grandes leçons de cette année, ce serait :

  • Je ne peux pas tout faire toute seule : enfin, ça, je le savais, c’est juste que… bah je n’avais pas pris le temps de demander de l’aide.
  • Je peux trouver des gens qui font : les gens qui “font”, ce sont les gens qui répondent à mes 48 idées en m’en proposant 50 autres, puis qui m’aident à structurer l’ensemble et j’avoue que je ne savais pas trop comment les trouver, au début. De rencontres en rencontres, j’ai pu faire connaissance avec des sistah qui avaient leurs projets à côté et/ou qui avaient envie de faire des trucs.

Il y a quelques années, je croyais qu’il était plus facile de collaborer avec des personnes partageant la même vision, mais la réelle collaboration, c’est quand celle-ci te force à l’exigence. Tu sais que tu n’arrives pas les mains dans les poches quand vous allez prendre ce petit café pour échanger, et tu as envie de montrer le meilleur de toi-même *violons et musique entraînante*. L’exigence, elle est aussi dans les questions pointues de ces personnes en face de toi qui challengent la fiabilité de ton idée ou de ton projet. Elle est aussi dans le cadre bien défini et strict qu’on te propose, avant de développer et de créer, même si c’est pour un évènement d’une journée.

Ces derniers mois, j’ai pu trouver des partenaires de crime qui avaient “envie de faire”; mais surtout qui avaient envie d’aider d’autres personnes à faire elles-mêmes. Et ça, c’était vraiment ce que je recherchais.

Par exemple, il y a eu la Diveka Masterclass ; la première masterclass de l’association proposant un atelier sur Comment créer des personnages racisés ? Cet après-midi là, nous avons repris les bases avec Lady Insaeng d’expliquer les écueils fréquents et leur construction, et d’émettre des solutions. J’ai toujours un peu peur de radoter lors d’ateliers, surtout si je reconnais quelques visages, mais il y a toujours ce petit moment où tu sens que quelqu’un a appris quelque chose. La pédagogie est un éternel recommencement.

Mais cette année, j’ai décidé d’aller encore plus loin ! Sur une proposition de l’association déConstruire, nous avons monté une formation sur la diversité dans la littérature jeunesse. En nous nourrissant de nos connaissances et de nos expériences respectives, nous avons mis au point une méthodologie pour transmettre et former des équipes culturelles sur ces questions. De quoi, peut-être, éviter l’achat de livres excluants et blessants vis à vis des enfants minorisés. C’est un petit pas pour le monde, mais un grand pas pour notre enthousiasme, étant chacune convaincue qu’une réelle transformation de la littérature jeunesse passera par une sensibilisation et une révolution collective. Ça peut paraître bateau dit comme ça, mais c’est vraiment un chantier que j’ai envie d’explorer. Le succès de la campagne de Papillons noirs avait déjà prouvé qu’une mobilisation collective sur ces questions était essentielle, et c’est ce qui a permis à Papillons Noirs de perdurer !

Enfin, et plus récemment, il y a eu la seconde édition de l’Afrolab, un des projets que j’ai fondé l’année dernière. Seule, j’avais proposé à la première édition quatre ateliers créatifs dans le but de décomplexer les femmes noires et métisses dans leur rapport à la création; et au lancement de projet. Un espace de bienveillance où il est davantage question de créer un espace où chaque participante est légitime dans son idée et son approche, et où il n’y a pas de questions bêtes. Cette année, l’Afrolab a pris une autre dimension, avec d’abord une équipe qui m’a aidé à organiser, monter et pimper le concept ! Nous étions surexcitées et nerveuses durant la préparation, et… tout s’est super bien passée. De bonnes ondes, des intervenantes au top (merci Cococerise, Jennifer Padjemi, et Keysholes & Snapshots !), des participantes volontaires et inspirantes… Bref, c’est la première fois que je créée un évènement et que je planifie l’édition de l’année prochaine pendant ce dernier, haha.

Voilà. La promo de Papillons Noirs se termine doucement avant l’été et, à l’issue de ces gros projets, quelque chose me dit qu’il est bientôt l’heure du bilan. C’est pourquoi j’ai décidé de me lancer.

Après des années d’hésitation, et des mois de tergiversations, j’ai lancé un Patreon. C’est très étrange pour moi. Bref. Si ce blog vous a apporté quelque chose ces six dernières années, j’espère que vous y jetterez un coup d’oeil, et que vous me soutiendrez dans ms nouvelles aventures. Je vous laisse découvrir le pourquoi du comment, mes ambitions, ma réalité, et j’espère avoir votre soutien dans ce nouveau chapitre.

A très vite !

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