Ce matin, une amie m’a réveillé avec la triste nouvelle de la mort de Mandela. Puis, j’ai vu les tweets, les statuts facebook. Puis les journaux télévisés et chaque homme politique qui y va de sa petite parole, parlant de Mandela comme un héros. Les gens adorent ça. Mettre le mot “héros” avec des étoiles dans les yeux, participer à ce cirque de contemplation et d’admiration, sur ces modèles. Faire des biopics avec le bon acteur/la bonne actrice, une bande-annonce avec une musique poignante à coup de violon.
Oui, nous aimons terriblement ces icônes. Moi-même, je les lis, je regarde ces films à en avoir des frissons. Seulement, pas une seule seconde, quelqu’un se lève pour dire “mais ce n’est pas fini”. Quand on fait remarquer les problèmes sociaux actuels, il y en a beaucoup qui haussent les épaules, à coup de “c’est dommage mais c’est comme ça“. Il y en a beaucoup qui traitent d’illuminés , de radicaux ceux qui dénoncent, ceux qui évoquent même la nécessité de faire quelque chose. Parler d’action ? beaucoup trop radical. On préfère accrocher sa petite photo d’icône au-dessus de son bureau, de garder un livre de leurs mémoires, puis d’aller se coucher dans le confort de son quotidien.
Rosa Parks, puis Mandela… On laisse à ces hommes et ces femmes les problèmes d’aujourd’hui, comme s’ils avaient tout résolu. Comme si aujourd’hui était un monde meilleur. C’est un peu le paroxysme de notre mauvaise foi. On veut juste garder ses pantoufles.
“Ce n’était pas pareil qu’aujourd’hui ” diront certains. C’est vrai. C’était pire. Pensez-vous vraiment que ces hommes se sont dit “oui, les années 50/90, c’est le bon moment pour protester, pour lutter ?” Non. Les luttes que ces grands hommes et grandes femmes ont commencé ne sont pas finies. Elles perdurent, ont laissé des traces, en France comme dans d’autres pays.
Je l’ai déjà dit, je pense que chacun peut contribuer à son échelle à changer les choses. Encore faut-il accepter de déranger le confort des autres, de percer cette respectabilité sousjacente. On adore applaudir ceux du passé, et taire ceux d’aujourd’hui. A nous de continuer, d’aller de l’avant, et de ne pas faire du travail de Martin Luther King, Harvey Milk, Angela Davis et bien d’autres, de simples pages jaunies dans des bouquins oubliés au fond d’une bibliothèque. Arrêtons d’en faire des bande-annonces quand on ne peut même pas regarder en face notre propre réalité.
Combien parmi ceux qui liront cet article diront “ok”, avant de fermer cette fenêtre, sans aller plus loin ?
C’est un peu mieux aujourd’hui. Mais ça peut être encore mieux demain.
This morning , a friend woke me with the sad news of the death of Mandela. Then I saw the tweets, facebook statuses. Then the news and every politician who says his little speech , referring to Mandela as a hero. People love it . Putting the word “hero” with stars in their eyes , to participate tothis circus of contemplation and admiration on these models. Making biopics with good actor / actress , a trailer with a poignant trailer of violin music .
Yes, we do love these icons . Myself, I read their memoires, I watch these films having chills. But not one second , someone stands up and says ” but it ‘s not over .” When we pointed out the current social problems , there are many who shrug their shoulders , with the same “It’s a shame but that’s how it is .” There are many who claim as illuminated , radicals, those who denounce and even evoke the fact we need to do something. Speaking of action? too radical. It is preferred to hang his little photo of icon above his desk, to keep a book of their memories, then to go to sleep in the comfort of the daily life.
Rosa Parks and Mandela … We let to these men and women today’s problems as if they were all solved. As if today was a better world. It’s a little peak of our bad faith. We just want to keep our slippers .
” It was not like today,” some will say. That is true. It was worse for them. Do you really think that these men have said “yes , 50 /90 is the right time to protest , to fight ” ? No. The struggles that these great men and women have started are not finished . They persist, have left traces in France as in other countries.
I have already said, I think everyone can contribute to the scale change. However, we must accept to disturb the comfort of others , to pierce the underlying respectability. We love applause those of the past , and silence those of today. We have to continue to move forward; and not to simply keep the work of Martin Luther King, Harvey Milk , and others , in simple yellowed books’s pages forgotten in a library. We should stop to make trailers when we can not even face up to our own reality.
How many people reading this article will say “ok” before closing this window , without going further ?
It’s a little better today. But it can be better tomorrow.