[BookReview] After school's nightmare/ L'infirmerie après les cours by Setona Mizushiro

L’infirmerie après les cours / After school’s nightmare / Hōkago Hokenshitsu

Hey guys !

Today, I am going to talk about my favorite manga ! Yep, even if I am novel’s lover, I am not scornful towards comics and mangas. I find with difficulty something which suits me. But, since 2008-2009, After school’s nightmare is the best manga I read so far !

Aujourd’hui je vais vous parler de mon manga favori ! Eh oui, même si je suis mangeuse de romans, je ne sousestime en rien les comics et mangas. J’ai toujours des difficultés à trouver ce qui me plaît parmi les shôjo ultra stereotypés,  Mais, depuis 2008-2009, L’infirmerie après les cours est de loin le meilleur manga que j’ai lu !

I am going to write a developped review of this manga because, after reading it for the billion time, there are so much  to say. Indeed, many themes are enounced or implied like sexuality, identity, adulthood, and pulsions. I would say it’s a masterpiece of psychology by the role of the dream in the plot.

Je compte écrire une review développée de ce manga parce que, après l’avoir un million de fois, il y a beaucoup de choses. En effet, beaucoup de thèmes sont énoncés ou sous entendus comme la sexualité, l’identité, l’âge adulte et les pulsions. Je dirais que c’est un chef d’oeuvre de psychologie par le rôle du rêve dans l’intrigue.

Mashiro Ichijo is a girls’ idol, handsome and kind, but he has been hiding a secret all his life: he’s not truly male, nor entirely female. He has the upper body of a male but the lower body of a female. When a mysterious school nurse introduces him to a new class, he finds that in order to graduate he has to go to a world of dreams to find a mysterious key, competing with other classmates to find it. Once this key is found, the student graduates and all other members of the school forget their existence. As he struggles with his gender identity, he tries to decide whether he wants to live as a male and go out with one of the prettiest girls in school or as a female and be with the cute male slacker, both of which are madly in love with Ichijo

Mashiro Ichijo, mi-garçon, mi-fille rêve de devenir un lycéen normal. Quand ses premières règles arrivent, Mashiro ne peut plus nier qu’elle est une fille malgré son corps qui ressemble à celui d’un garçon, sauf la moitié inférieure de son corps. Une infirmière l’aborde et lui demande de prendre part à un cours « du soir » à l’infirmerie. Le suivre lui permettra de réaliser son souhait. Cette infirmerie semble bien être une porte qui ouvre sur un autre univers… celui du rêve ! Lors de cette première séance, elle est mise à nu, confrontée à la réalité, la sienne et celle d’autres élèves qui cachent également des secrets.Wikipédia.

There are ten tomes, published in french, english and german – and of course, japanese.

Il existe dix tomes, publiés en français, anglais et allemand – et bien sûr, en japonais, huhu.

IF YOU DONT WANT SPOILERS, DONT READ THIS REVIEW !

Si vous ne voulez pas de spoilers, ne lisez pas cette review !

Hermaphrodite : between sexuality and identity

Behind the first impression of a “freaky” story, trying to figure out which sex to choose is a very sensitive question, because the main character has to answer “what is a girl ?” or “what is a boy ?”. This identity ‘s complexity is the point of the plot, because even if it’s easy to see some stereotypes, we understand with the first pages : “For everyone,  I am guy !“. For everyone, is that it ? Do you have to be through the look of the society ? This is the exquisite subtility of this world.

Essayer de savoir quel sexe choisir est une question très sensible, parce que le personnage principal doit répondre aux questions telles que “qu’est-ce qu’une fille ? Qu’est-ce qu’un garçon ?”. Cette complexité de l’identité est le point essentiel de l’intrigue car, même si c’est facile d’y voir les stéréotypes, on trouve dès les premières pages “Aux yeux des autres, je suis un garçon !“. Aux yeux des autres, est-ce de cela qu’il s’agit ? Devons-nous être à travers le regard de la société ? C’est là toute la subtilité exquise du monde de Mizushiro.

Using dreams as a space of truth and of pulsions is an easy way to see the uglyness of human being. As Mashiro is trying to “look like”, dreams reveal – I will employ the masculine, just by lazyness – his weakness by corresponding to gender stereotypes :

–   “Hypocrite Prince” :  along the plot, many of his entourage calls him “hypocrite prince” because he tries to be a man through  the strong stereotype of the knight saviour

– “I don’t want to be a girl, I don’t want to be weak“: Mashiro refuses to be a girl because he does not want to be weak and be saved.

Those stereotypes are obstacles to  his evolution, and to his acceptation. During a moment, he’s in a cage face to his girl-part, his female double. His girl double tells him “when will you stop to say that everything is my fault ?“. I loved this moment because it’s a real introspection, and it proves how women are represented in our society. Women have to be saved, have to be protected, are fragile and weak face to his huge world.

Utiliser les rêves comme lieu de la vérité et des pulsions est un moyen facile de voir la laideur de l’être humain. Alors qe Mashiro essaie de “ressembler à”, les rêves révèlent sa faiblesse dans ses actes de bravoure désespérée :

– Le Prince Hypocrite : il essaie de jouer au chevalier servant comme pour répondre au stéréotype ambiant de l’homme fort.

– “Je ne veux pas être une fille, je ne veux pas être faible !”: Mashiro refuse d’être une femme afin de ne pas être celui qui doit être sauvée et faible.

A un moment, il est dans une cage avec lui-même en tant que fille. Ce double féminin lui dit alors “quand arrêteras-tu de dire que tout est ma faute ?”. J’adore ce moment car il représente une réelle introspection, et montre comment les femmes sont représentées dans notre société. En gros, les femmes doivent être protégées, sauvées, elles sont fraigles et faibles face à l’immensité du monde.

Kureha and So play big roles in his acceptation: both embodie a male model and a female model to Mashiro but, along the plot, So admits his weakness and Kureha denounces this tendance to be victimized because she’s a woman. Consequently, it works like a pyramid : So is a model of masculinity to Mashiro, Mashiro wants to prove to himself he’s a man by protecting Kureha, the woman who need to be saved. These social stereotypes make them weak until they accept their condition, and fall apart when they are conscient about it.

The fact is that being hermaphrodite make Mashiro neutral. “Mashiro” means immaculate white color, like a neutral human being which is an interesting point of view about gender.

Kureha et So joue un rôle important dans son acceptation: tous les deux incarnent un modèle de masculinité et de féminité aux yeux de Mashiro mais, tout au long de l’intrigue, So admets ses faiblesses profondes et Kureha dénonce cette tendance à être victimisée parce qu’elle est une femme. Par conséquent, cela fonctionne comme une pyramide : en haut, So est le modèle de masculinité pour Mashiro, Mashiro prouve à lui-même qu’il est homme en protégeant et aimant Kureha, celle qui doit être protégée et sauvée.

Le fait est qu’être hermaphrodite rend Mashiro neutre. “Mashiro” signifie blanc immaculé, comme un être humain neutre, ce qui est un point de vue intéressant sur la question du genre.

Finally, the conclusion shows it : Mashiro does not find a refuge in a sex or another, in any gender’s social configurations, but only in his or her way to be who he or she is. Which means in his/her temper, morals and convictions.

La conclusion le montre bien : Mashiro ne trouve pas refuge dans un sexe ou dans l’autre, ni même dans les configurations sociales du genre (tu es un garçon, donc…etc, tu es une fille donc…) mais dans la capacité à savoir qui il ou elle est. Autrement dit dans son tempérament, ses moeurs et ses convictions.

Dreams or Reality : the myth of birth.

It’s funny how meaningful is a title from a translation to another. In english, nightmare is underlined instead of dreams ; in french, it’s more literal about going after school to this class, and in japenese, same. However, “after” can mean maaaany things. “After” can imply what happens at the end of school, and this is how the story is an entire allegoria.

The fact is that the dreams do have an impact on the history.

Dreams constitute the space of pulsions where the main characters can’t hide their nature. They are violent, they are cruel and they appear in a form they don’t choose. For example, a girl who spreads rumors is represented as a tumor in a body of someone (love it !), which means she hurts people and hides.

C’est drôle comme le titre est significatif d’une traduction à une autre. En anglais, la notion de cauchemar est accentué, en français, elle est plus littérale et s’en tient au fait que ça se passe après les cours, et en japonais, c’est à peu près la même chose. Cependant, “après” peut signifier beaucoup de choses. “Après” peut impliquer ce qui se passe à la fin du lycée, et c’est pour cela que l’histoire entière est une allégorie.

Le fait est que les rêves ont ont un impact important sur l’histoire.

Les rêves constituent l’espace des pulsions où les personnages principaux ne peuvent pas se cacher. Ils sont violents, cruels et ils apparaissent dans une forme qu’ils n’ont pas choisie. Par exemple, une fille qui répand des rumeurs est représentée comme une tumeur dans le corps de quelqu’un, ce qui signifie qu’elle blesse autant qu’elle est dissimulée, comme une maladie.

I won’t say how appear Mashiro, or Kureha, neither So, because it would be too simple but, by and by, after different fights and experiences, they learn who they are. We could think that dreams create illusions about what they are, but in this manga, reality is fiction. … Do you follow me ? Dreams become true, instead of reality, because we can’t lie about pulsions.

Following this course is preparing these students to a big exam which is life. Life is hard, and not all of them are ready for it, it’s an entire initiation’s ritual. Fighting for getting the key is what it is about : coming to life is not pretty or poetic, it’s violent and hard, and it can be ugly.  But you can only survive if you know who you are, not what society want s you to be.

Je ne dirais pas sous quel forme apparaissent Mashiro, Kureha ou encore So, parce que ce serait trop facile mais au fur et à mesure, après de nombreux combats et d’expériences, ils apprennent qui ils sont. Nous pouvons penser que les rêves créent des illusions sur ce qu’ils ont, mais dans ce manga, la réalité est la fiction.. Vous me suivez toujours ? Les rêves deviennent vrais, au lieu de la réalité, parce que nous ne pouvons pas mentir sur les pulsions.

Suivre ces cours, c’est préparer les étudiants à un grand examen qu’est la vie. La vie est difficile, et tous ne sont pas capables de la surmonter. C’est un rituel d’initiation. Se battre pour avoir la clé, c’est venir au monde. Venir au monde n’a rien de joli, de poétique, c’est violent et difficile, et cela peut être laid. Mais tu ne peux survivre que si tu sais qui tu es, et non pas ce que la société veut que tu sois.

Why is it actual ?

Setona Mizushiro succeded to overpass the usual shojo and fade romance by a deep psychologic background. She underlines the mechanical reflexes we have when we think about gender,  sexuality and enforces us to face to our own prejudices. Being hermaphrodite and in love with a man, or a woman, does it mean being homosexual ? lesbian ? bisexual ? What does it mean ?

A good book, it’s a book which makes you reflect on it : the gender, the sexuality, the success, aren’t  they  themes in our current debates ? The story of Mashiro easily permits an articulation to the moral, social and cultural disarmament with those topics.

When I finished the last tome, I felt releaved because I had forgotten why I love this manga so much : Mizushiro tells us what matters or not, and how these mechanical way of thinking are ruled by the look of others.

We are important, and that’s all matters. 

Setona Mizushiro a réussi à surpasser l’habituel shojo et la romance fade par un arrière plan psychologique profond. Elle souligne les réflexes mécaniques que nous avons quand nous songeons au genre, à la sexualité, et nous force à faire face à nos propres préjugés. Être hermaphrodite et amoureux d’un homme ou d’une femme, est-ce que cela veut dire être homosexuel ? bisexuel ? Lesbienne ? Qu’est-ce que cela signifie ? 

Un bon livre, c’est un livre qui fait réfléchir : le genre, la sexualité, la réussite, ne sont-ce pas des thèmes au centre de débats actuels ? L’histoire de Mashiro permet aisément une articulation vers ce désarmement moral, culturel et social face à ces sujets.

Quand j’ai fini le dernier tome, j’ai eu un sentiment de soulagement car j’avais oublié pourquoi j’aime tant ce manga : Mizushiro nous dit ce qui importe ou non, et comment ces manières de penser méchaniques, sont régies par le regard des autres.

Nous sommes importants, et c’est tout ce qui compte.

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