Les rencontres hasardeuses ont toujours quelque chose de savoureux, mais dans le cas de Barira, c’était un coup de coeur inespéré. C’était pourtant parti d’une simple discussion autour des vêtements, quand elle m’a finalement montré “ce qu’elle faisait le dimanche“. Derrière une belle humilité qui cache derrière des créations wax aussi raffinées et modernes que les autres, à l’heure où la mode afro se popularise sur les scènes internationes. Je n’ai pas pu résisté : il fallait que j’en sache plus sur cette créatrice indépendante, cachée.
- Peux-tu te présenter en quelques lignes, toi et tes créations ?
Je m’appelle Barira j’ai 26ans, je suis d’origine tchadienne et je travaille dans le secteur touristique.
Je n’ai pas vraiment de marque, j’utilise la page facebook créée à l’origine pour la marque de ma mère qui est esthéticienne et fait des produits de beauté maison, pour exposer certains de mes modèles.
- Comment as-tu commencé à créer des bijoux et des vêtements ? As-tu des influences particulières ?
N’étant pas forcément à l’aise dans des habits traditionnels, j’ai trouvé que c’était une bonne idée de lier vêtements de tous les jours et tissu africain surtout que le wax est vraiment le tissu qui s’adapte le plus facilement a un maximum de modèles sans oublier que ça devenait un phénomène de mode.
J’ai donc commencé pour moi au début ensuite ma famille et certaines copines trouvaient que c’était vraiment sympa et que je pourrais faire mes modèles sur commande mais c’est surtout ma mère et mon mari qui m’ont aidé à me lancer.
- Tu me disais que tu avais participé à un défilé: peux-tu nous raconter ton expérience ?
J’ai participé à 2 défilés de mode. Le premier était bien avant que je me lance dans le wax. C’était pour une fête de fin d’année à la fin de ma première année de communication.
J’ai toujours aimé la mode, je me suis donc proposé pour m’occuper du défilé de mode et j’ai dessiné mes modèles.
Le deuxième était il y’a quelques mois au festival Africa sceaux à l’université de sceaux. J’ai donc participé à la journée de clôture avec une autre créatrice et le défilé à été très apprécié. Je me suis rendue compte que ça plaisait lorsqu’à la fin du défilé plusieurs personnes m’ont félicité et ce sont intéressé à mes créations.
- Aujourd’hui en Occident, on assiste à un boum de la mode afro, que ce soit sur les podiums des plus grandes marques mais aussi sur des défilés intracommunautaires comme la Black Fashion Week ou le labo ethnik. Est ce qu en tant que créatrice tu as un avis sur ces plateformes, en terme de visibilité ?
Ce sont des événements qui sont de plus en plus connues et appréciés du public afro. ce sont de vrais tremplins et on se rend compte qu’on a des créateurs vraiment doués qui ne sont malheureusement pas assez connus.
- On parle également de statut d afro entrepreneur pour parler de ces nouveaux créateurs afro qui mettent en avant l univers esthétique propre aux cultures africaines. Quand nous nous sommes rencontrees tu étais soucieuse ou timide de prétendre à un certain statut : pourquoi ? Est-ce que tu te reconnais dans l afro entreprenariat ?
Je ne sais pas encore comment me positionner (rires) c’est pour cette raison que lorsqu’on s’est rencontrés je ne savais pas trop quoi dire. Je trouve que je ne consacre pas assez de temps a cette activité pour prétendre à un statut d’auto entrepreneur. Peut-être bientôt …
- Penses-tu que l engouement et l enthousiasme pour les modes afro est la preuve qu il y a une demande? Quelle réaction adoptent les personnes à qui tu présentes ce que tu fais en général ?
Je pense qu’il y’a une réelle demande car il y’a quand même une communauté afro assez importante en France et que tous ces produits ne sont pas forcément accessibles aussi bien en terme de quantité qu’en terme de prix.
En général les gens réagissent comme toi (rires) : Mais pourquoi tu ne l’as pas dis plus tôt ?
J’ai souvent de bons retours.
- Ce que l on constate avec les nouvelles tendances afro, en plus de leur inventivité… c est aussi malheureusement leur prix ! Lol Beaucoup de consommateurs/trices regrettent que ce marché se cantonne à une image de luxe, alors que la jeunesse afro est intéressée. Comment l expliques tu ? Est ce que tu l as pris en compte avec tes propres créations ?
C’est de l’artisanat, du fait mains et les tissus de bonne qualité coûtent quand même assez chers et ne se trouvent pas facilement sur place. J’achète tous mes tissus au Sénégal donc déjà les faire venir ici à un coût. Après quelques fois je trouve que les prix sont exagérés et qu’on pourrait s’adapter à la demande. C’est pour ça que je m’arrange pour que le transport ne me coûte pas trop afin de pouvoir en faire profiter un maximum de personnes.
- Où peut-on trouver tes créations? Et quels sont tes projets pour la suite ?
Une partie de mes créations est disponible sur le site mylittlemarket.com ma boutique en ligne s’appelle colorfull, sur la page facebook “secrets des femmes” et sinon la plupart des demandes se font par mail à mon adresse barira.katche@gmail.com.
Je compte continuer mon activité et en fonction de la demande voir comment je peux évoluer en suivant les conseils de ma famille.
- Enfin, des marques ou créatrices à nous suggérer ?
En tant que créatrice je vous suggère de voir les créations de Daphnée avec qui j’ai participé au défilé Africa Sceaux 🙂
Note : après l’avoir interviewé, Barira m’a précisé qu’elle ouvrirait un blog d’ici quelques temps, je ne manquerai pas de l’ajouter !
Pour découvrir les créations de Barira :
Le lien de la page secrets des femmes : https://www.facebook.com/secretsdesfemmes?ref=bookmarks
Le lien de ma boutique en ligne : http://www.alittlemarket.com/boutique/color_full-736449.html