Cela fait longtemps que je n’avais pas écrit ce genre de post.
J’aurais pu ne pas en parler, et tout simplement faire comme si de rien n’était. Mais, plus le temps passe, et plus je ne comprends pas le manque de civisme et d’indécence des personnes qui insultent et/ou harcèlent librement des personnes que je côtoie sur Twitter et dans la vraie vie, sans raisons. Beaucoup m’ont dit que c’était Internet, que c’était “comme ça” et qu’à mesure que l’on reste longtemps, il y en a toujours un(e) pour arriver et se permettre de nous traiter comme ielle le veut. C’est vrai, il n’y a pas vraiment d’exception à la règle, mais ce que beaucoup de gens oublient est que l’on a encore le droit de ne pas accepter ça.
Malgré les rencontres et les superbes projets, c’est assez dur de rester positif/ve et de payer le prix de ces merveilleuses choses à cause de personnes mal intentionnées, et d’un climat asphyxiant. Je n’ai jamais commencé à parler ou écrire pour les gens, mais d’abord pour moi, et quand bien même je ne cesse de le rappeler, il y aura toujours des gens pour faire de mes posts des plaidoyers à brûler. Je vois le même processus pour des personnes qui ne sont même plus présentes sur les réseaux sociaux, d’autres qui le sont encore; toutes voient leurs voix déformées en un je-ne-sais-quoi qui pourrait leur porter préjudice. Et le silence demeure, en toute impunité.
Hier, une amie m’a dit “Souviens-toi que tu peux te déconnecter. Quand tu le veux, quand tu en as besoin, tu te déconnectes“. C’est un détail basique mais que l’on a tendance à oublier à force d’être connectée tout le temps, non-stop. Alors, on se souvient qu’il suffit de tout éteindre. Et de respirer un bon coup.
Je disais plus haut qu’il était difficile de rester positive face à ce climat virtuel. Mais j’avais oublié quelque chose. J’avais oublié les soirées folles passées dans des bars ou des souterrains d’université, oublié ces personnes formidables chacune à leur manière, qui vous font rire à en avoir mal au ventre, et ne vous jugent pas. J’avais oublié ces personnes qui m’ont accompagné le temps d’un après-midi, pour une brocante ou un petit-déjeuner. J’avais oublié ces ami(e)s à qui je parle comme des soeurs, qui m’hébergent comme s’il s’agissait de ma seconde maison, qui font plus de bruit que moi. J’avais oublié que j’avais gagné un grand frère sur le tas. J’avais oublié ces chances incroyables qui m’étaient tombées dessus, ces projets, l’enthousiasme, la passion d’être animé(e)s pour les mêmes choses…
Ce qui me marque le plus, est de rencontrer ces personnes plus fortes, plus sûres, plus mûres que moi. Iels doivent certainement l’ignorer mais inconsciemment, savoir qu’il existe des personnes susceptibles de mettre autant de force dans leurs convictions et leurs buts alors qu’ils se prennent le triple des quelques interpellations, cela permet d’avancer. Et, parmi eux, il y en a probablement qui se pensent faibles.
En somme, j’avais oublié que tout cela était ressorti de quelques échanges de tweets par hasard. Lorsque je ferme mon ordinateur, ces choses, ces personnes sont, elles, toujours là. Si l’on m’avait dit que je passerai une partie de mon été avec des personnes rencontrées la même année sur un réseau social, j’aurais certainement soulevé un sourcil, “C’est cela, oui”.
Alors, voilà. J’ai trouvé à quoi me rattacher, quelque chose qu’on ne peut pas enlever ou déformer. J’aimerais que cela suffise, à moi comme à ces amies que je vois épuisées par ce qu’elles subissent. J’aimerais qu’il soit simple d’ignorer et de porter des œillères pour ne voir que le bon. Mais pour l’instant, je pense que quelques jours de vacances ne feront pas de mal.
Sauf sur le blog, bien sûr. Plein de choses sont à venir, mais j’essaye de préparer ça correctement.
Je voulais dire à chaque personne qui m’a laissé un gentil message par mail, par ask ou même par tweet que je les relis souvent, qu’ils ne sont pas tombés dans l’oubli et que ça fait réellement du bien. Je n’ai pas d’autres mots que “merci” à leur donner, mais ma reconnaissance est bien là.