Annexe : la nudité des femmes noires

 ANNEXE DE L’ARTICLE

La nudité des femmes noires

Comme toute production sur ce site, les annexes ne sont pas libres de droits. Si vous souhaitez citer dans une publication et/ou un article académique l’un de ces témoignages, merci d’adresser votre demande par mail. Ces témoignages ont été recueillis dans un cadre de confiance, merci de le respecter.
 

Témoignage d’Ahou

  • En tant que femme noire, quel est ton rapport à la nudité ?

Ma nudité est décomplexé, pour moi c’est quelque chose de naturel et pendant longtemps je n’ai pas compris pourquoi c’était pas la même chose pour toutes les femmes. Quand j’allais dormir chez des amies et au moment de se changer ensemble elles allaient se changer dans les toilettes, je me disais ” pourquoi elle se cache? on a toutes la même chose”. Mon rapport à la nudité vient surement du fait que j’ai grandi avec une mère qui se baladait souvent seins nus, même quand mon père vivait encore avec nous. Je n’ai pas grandi dans une famille qui considère la nudité comme quelque chose de honteux donc je me peux me balader à poil chez moi (j’habite avec ma mère) et mes soeurs aussi sans que ça pause problème.

  • Tu prends ou a pris fréquemment la parole sur Twitter pour parler sexualité et intimité des femmes noires, (en autres sujets), quels retours as-tu en majorité lorsque tu abordes ces thèmes ?

Je prends la parole sur twitter de temps en temps à ce sujet mais je n’ai pas vraiment eu de retours négatifs, sûrement parce que mes tweets sont sur mes expériences sexuelles personnelles et n’ont rien de spécial à mon avis donc je n’attire pas les trolls. Peut-être que j’ai juste eu de la chance jusqu’ici?

 On a la sensation que la misogynoir nourrit à la fois une hypsexualisation des femmes noires et à la fois l’obligation de se cacher : en effet, nous sommes hypersexualisée donc d’un côté il y a celles qui doivent se dire ” je vais aggraver la situation en parlant de cul ou en exprimant une quelconque sexualité”, qui se réfugie dans la politique de respectabilité et d’autres qui le font mais dans ce cas c’est vu comme un renforcement des stéréotypes. La dychotomie sainte/ pute est encore plus forte quand tu es une femme noire. Tu es considérée comme une “pute” d’avance donc soit tu rentres quand la politique de respectabilité, soit tu vis ta vie et parfois tu te demandes si tu ne renforcent pas les stéréotypes négatifs.De toute façon il n’y a pas moyen de gagner à ce jeu. Twerker ou ne pas twerker? En vérité peu importe. mais je me sens plus à l’aise de twerker quand je suis dans un contexte entouré de noirs et surtout de femmes noires. Je sais que ma danse va pas être hypersexualisée, jugée, ou sortie de son contexte.
  • On a vu le mouvement Free The Nipple se généraliser outre-atlantique et un peu en Europe : ce qui ressort de l’imagerie est souvent l’absence de femmes noires à ce mouvement. Quel est ton regard sur le sujet ? (à la fois sur le mouvement et l’imagerie qui en ressort)

Je ne peux pas m’empêcher de voir ce mouvement avec une optique décoloniale : la nudité et surtout celle des seins n’était pas considérée comme quelque chose de honteux dans beaucoup de communauté africaines, mais avec la colonisation et l’avènement des religions abrahamiques dans ces communautés, il y a un une survalorisation de la “pureté” chez les femmes.c’est comme pour dire ” les femmes blanches sont des “salopes”, elle veulent se balader à poil alors que nous on est des bonnes femmes bien respectables”.. Dans les quelques films  ivoiriens des années 80-90, on voyait des seins sans que ça choque personne , ce serait impossible de faire ça de nos jours sans causer une grosse polémique C’est le monde à  l’envers et c’est surement pour ça que peu de femmes noires prennent part à ce mouvement, couplé au fait qu’on est consciente que  nos tétons marrons sont  vus comme bien plus sexuel que leurs tétons roses donc la réception ne serait surement si on faisait la même chose, même si on adhère à la cause, les réactions et les enjeux sont différents pour nous. On est un peu entre le marteau et l’enclume, comme toujours.

  • Depuis 2016, plusieurs jeunes ilfles ou femmes noires ont fait l’objet d’harcèlement suite à des nudes, quel est ton regard sur le sujet ?

Les femmes en général se font harceler pour leur sexualité réelles ou perçues, mais c’est encore pire pour les femmes noires, les gens n’attendent que ça pour renforcer leur stéréotypes sur ” les noires sont des chaudasses et des sauvages au lit” et se lancer dans le harcèlement, les nudes sont juste un prétexte. Il n’y a besoin de poster des nudes pour se faire harceler sur les réseaux quand tu es une femme noire.

  • Vu la virulence de la misogynoir sur les réseaux sociaux, on a l’impression que parler de ces thèmes en tant que femme noire, c’est – à leurs yeux – déjà exercer une forme de nudité, parce que vous brisez un tabou. Qu’en penses-tu ?

Je suis d’accord avec cette affirmation, je pense que les gens ont acceptés que les femmes blanches sont des “putes” qui parlent de sexe et font du sexe  sans tabou mais pour les femmes noires c’est pas le cas. On a cette injonction à la politque de respectabilité vu l’hypersexualisation dont on est victime historiquement. Et d’un autre côté on est fétichisées par tous donc on pourrait penser que ça plairait aux gens de nous entendre parler de sexe? eh bien non, le contrôle de la sexualité des femmes, c’est juste la base du patriarcat et c’est pire quand tu es noire.

  • Te  sens-tu concerné par ce mouvement ? Et pourquoi ?

Je me sens concernée par ce mouvement dans la mesure où le contrôle du corps des femmes nous touchent toutes et celui de la nuidité des seins s’étend sur plusieurs sujet : l’allaitement en public, l’injonction à  porter des soutiens-gorges pour “contrôler” tout ça, etc.Ce n’est pas ma priorité afroféministe mais ça a son importance.

  • Penses-tu qu’il y a une réappropriation de la nudité des femmes noires qui est en cours en France ? Ou que cela demeure tabou ?

Non je ne pense pas encore qu’il y ai une réappropriation, au contraire j’ai l’impression que c’est de pire en pire et que les jeunes générations sont vraiment dans la respectabilité, malgré l’hypersexualisation ambiante dans les médias, c’est surement un contrecoup . mais je peux me tromper.

  • Quel est selon toi ce qui manque à la conversation sur ce thème ?
Je pense qu’il n’y a même pas de conversation globale en France sur ce thème, je vois des initiatives par çi par là, comme des podcasts ou des ateliers ou même des livres par exemple mais ça ne fait pas vraiment de bruit en dehors des cercles afroféministes .Les séries comme “insecure” aux US permettent de montrer une sexualité “normale” de femmes noires, loin de la perspective hypersexualisante ou l”injonction à la respectabilité. Aux US ya de nombreux livres et poèmes érotiques écrits par des noires Malheureusement en France on a pas ce genre de médium. Le seul livre récent sur le sujet en français c’est volcaniques de léonora miano et d’autres autrices du monde noir, c’est une livre que j’ai adoré tant je me sentais représentée pour une fois. J’espère que les initiatives dont j’ai parlé plus haut se multiplieront et créerons une vrai représentation d’une sexualité de femme noire lambda.

Témoignage de Frencheaux

En tant que femme noire, mon rapport à la nudité a toujours été un peu complexe, en tout cas en grandissant. J’ai été élevée dans une famille très stricte, presque prude, où il ne fallait pas montrer son corps (ma première jupe au dessus du genou, ça a été à mes 17-18ans je crois) alors qu’en parallèle j’ai une maman qui sortait de sa douche toujours nue et qui contre-balançait et normalisait la chose pour moi. Je crois que mes parents ne voulaient pas que je sois sexualisée trop jeune, mais ce qu’ils ont eu du mal à comprendre, c’est que peu importe si j’étais couverte ou non, je l’étais dans tous les cas.
Être nue, pendant longtemps, était signe de malaise, puisque la honte et l’embarras internalisés de “Ne montre pas ton corps, t’es pas une pute” s’est lié à mes problèmes d’image de ma personne puisque j’ai toujours été en surpoids, puis grosse.
Maintenant, après plusieurs années de déconstruction de ces phénomènes opprimants, je suis très confortable dans ma nudité. C’est même ce que je préfère porter (lol). Bien sûr, il y a toujours quelque chose que j’aimerais changer, mais rien que je déteste avoir ou regarder. Je trouve ça libérateur d’être nue.
FrenchHeaux c’était un peu mon alter ego «Sasha Fierce», j’avais vraiment créé cet espace pour pouvoir parler de santé sexuelle, de sexe, de travail du sexe et de la façon dont je suis perçue en tant que femme noire s’intéressant ou faisant partie des dits sujets. Plusieurs types de retours:
Les fétichistes, qui bavent dès qu’une photo est postée, mais aimeraient quand même que tu fermes ta bouche sur des sujets plus controversés (i.e. racisme ou misogynie), où uniquement parce que tu réponds au fétiche et même au stéréotype de la femme noire hypersexuelle, bestiale au lit.
Les racistes, qui ont à peu près eu les mêmes réactions que beaucoup d’hommes noirs et nord-africains, qui me traitaient assez souvent de gueunon, me comparaient à d’autres hommes noirs (si tu as été comparé.e à un joueur de foot noir tape dans tes mains), j’ai quand même vu un commentaire disant que j’aurais dû me faire poser un anneau gastrique, quantités de .gifs et de collages, où j’étais traitée de singe, de pute et autres noms d’oiseaux.
Mais mes réactions préférées se sont celles des autres femmes ou de la communauté queer x racisée, mais des femmes noires en particulier, qui m’ont toujours encouragé, mais qui me disaient toujours à quel point je leur donnais le courage de ne pas avoir honte de leurs corps ou de leur.s sexualité.s. Et rien que pour ça, ça valait le coup.
Tout à fait, et ça s’appelle la Menace du Stéréotype en psychologie. Dans l’imaginaire français, la femme noire est hypersexuelle, toujours nue, ou à moitié nue, bestiale (combien de fois vous avez entendu le mot panthère, tigresse, lionne, gazelle si tu es mince et a de longues jambes, pour parler de vous?), et personne n’a envie de «renforcer» un stéréotype. Mais ce besoin de ne pas renforcer d’images négatives créés par des gens qui vous ont toujours voulu du mal, réflète le besoin de certain.e.s de se conformer à une politique de respectabilité, qui explicitement dit «Si tu suis les règles de cette politique, que tu es “”respectable””, que tu ne fais pas de vagues, alors tu mérites mieux que les autres moins que rien qui font tout ce qu’on a décidé être mal.» Et ce truc c’est l’arnaque du siècle. Parce que de un, c’est faux. Et de deux, tu ne vis pas comme tu en as envie. Pendant longtemps, je croyais que moi aussi je «faisais le jeu des mecs» (lol) en postant régulièrement des photos de moi dénudée, alors que je me trouvais excessivement belle à ce moment là. Je n’ai pas à m’excuser qu’un stéréotype créé pour me déshumaniser, colle à ce que je suis et ce que je fais pour me réhumaniser. Parce que ce trait de la misogynoir est tout à fait complexe. Dans un premier temps, il y a du fétichisme, et ce phénomène d’hypersexuation, de «les meufs noires sont meilleures au lit», mais en même temps, notre beauté et notre féminité est constamment remise en question. Surtout si on rajoute être grosse à l’intersection. Y’aurait tellement à dire sur comment les gens perçoivent les grosses en général, mais les grosses femmes noires? Chile. On n’a jamais «les traits assez fins», la peau assez pâle et douce, on n’est pas assez minces et filiformes, presque aériennes, critères même de la féminité en France. Et je me souviens que beaucoup de femmes blanches m’accusaient de vouloir à tout prix avoir cette féminité validée, sauf qu’on n’a pas élevé des cochons ensembles Bérengère. On n’a jamais et on n’aura jamais le même vécu, ni même les même luttes.
Personne n’est responsable des stéréotypes qui lui sont attribués. Et la double peine de devoir tout faire pour ne pas coller au stéréotype, c’est une double couche d’oppression. Certain.e.s d’entre nous essayent juste d’exister et de le faire selon leurs propres termes. Poster mes énormes bras et seins sur les réseaux sociaux, ça me donne de la joie au coeur, parce que je suis grave bonne, que je me plais à regarder et nobody is gonna beat my ass about it.
4. Vous savez à quel point les femmes noires ont honte de leur auréoles et tétons? Enfin je dis ça parce que c’était mon cas et le cas de pleins d’autres de les copines. Parce que trop foncées, trop larges, pas assez larges, pas assez définies, trop définies, des tétons trop gros, trop petits. Wesh. Tu couples ça au fait que personne n’a envie de montrer son auréole dans un océan de tétons roses et mignons, on comprend vite que personne ne va le faire.
Mon point de vue sur le mouvement? Meh.
Quand mon gros corps de femme noire aura le droit d’exister dans les espaces de femmes minces et blanches qui aimeraient que leurs tétons soient désexualisés, peut-être que je m’y pencherais dessus un peu plus. En France j’ai pas l’impression que ce soit un vrai problème si je dois être honnête, j’ai l’impression d’avoir vu les tétons de toutes les actrices françaises imaginables.
5. Je fais partie de ces personnes qui ont dû désactiver leur compte Twitter en 2016 à la suite d’une campagne d’harcèlement vraiment virulente. Il m’a vraiment fallu beaucoup de temps pour m’en remettre si je dois être parfaitement honnête. Ça a duré en tout et pour tout, presque 2 mois, où j’ai fini en larmes dans le cabinet de mon psychiatre. Je crois que si mon employeur de l’époque n’avait pas été aussi compréhensif et empathique avec moi, ça aurait pu faire beaucoup plus de dégâts. J’ai vu tellement de jeunes femmes noires se faire leaker leurs nudes sur les réseaux sociaux, et ça me brisait le coeur à chaque fois, parce que c’est vraiment la violation profonde du consentement et de l’intimité d’une personne. Je postais volontairement mes photos dans un tout autre cadre, et je crois que ça enrageait clairement, puisque subitement ils n’avaient plus de munitions. Mais ils ont bien trouvé d’autres moyens, je vous rassure. Avec du recul, je me rends compte que je n’étais pas gentille, mais que je n’avais pas à l’être non plus puisque ces gens là avaient vraiment juste la haine de voir que j’avais une plateforme, que je pouvais dire aux autres meufs à quel point elles devraient investir en elles-même, de clairement virer tous ces tocards. C’est ce qui énervait le plus, je pense. De voir que je faisais partie de cette catégorie de gens qui ne devaient rien avoir, d’après cette politique de respectabilité, parce que j’étais une pute, polyamoureuse, avec un sugar daddy, que je ne laissais pas marcher dessus, mais que j’avais pourtant tant de followers, tou.te.s plus gentil.le.s les un.e.s que les autres, qui m’aidaient si je me demandais, et qui me trouvaient admirable. Je crois que beaucoup de trolls sur Twitter fonctionnent comme ça, dans ce contexte. Ils essayent à tout prix de vous humilier pour pouvoir déjouer l’attention vers eux, et je crois que ça a marché longtemps, mais d’après ce que j’ai remarqué ces derniers temps, devenir un mec fake deep et pseudo woke is the new «J’ai dit puteeeeeeeuuuuuu».

Témoignage de Princess Trid

En tant que femme noire, quel est ton rapport à la nudité ?
Compliqué. De par mon éducation, ma culture, j’ai été élevé dans une norme de respectabilité. Devenu adulte, il a été difficile de s’en débarrasser même si en fait la nudité ne m’a jamais choquée. Maintenant, je trouve que c’est naturel, joli.
Tu prends ou a pris fréquemment la parole sur Twitter pour parler sexualité et intimité des femmes noires, (en autres sujets), quels retours as-tu en majorité lorsque tu abordes ces thèmes ?
Je n’en parle jamais sur Twitter ou du moins très rarement.
On a la sensation que la misogynoir nourrit à la fois une hypersexualisation des femmes noires et à la fois l’obligation de se cacher
J’ai envie de répondre que c’est le problème des hommes, de la façon dont ils perçoivent les femmes. Ils cherchent à humilier les femmes, les dresser les unes contre les autres, les classer, distribuer les bons points points, qu’elles soient disponibles pour leur fantasmes. Qu’ils laissent les femmes être ce qu’elles veulent sans les juger. Mind your business.
Et il y a aussi un gros souci d’éducation.
On a vu le mouvement Free The Nipple se généraliser outre-atlantique et un peu en Europe : ce qui ressort de l’imagerie est souvent l’absence de femmes noires à ce mouvement. Quel est ton regard sur le sujet ? (à la fois sur le mouvement et l’imagerie qui en ressort)
Ce mouvement n’a pas pris chez moi. Pourquoi ? J’en sais. Je n’ai pas suivi.
Depuis 2016, plusieurs jeunes filles ou femmes noires ont fait l’objet d’harcèlement suite à des nudes, quel est ton regard sur le sujet ?
La confiance a été trahie. On retrouve la misogynoire. C’est effrayant, désespérant. J’ai aussi l’impression qu’aux Etats-Unis ou dans la Caraïbes, cela aurait été différent. Ces Twitter là sont différents.

Vu la virulence de la misogynoir sur les réseaux sociaux, on a l’impression que parler de ces thèmes en tant que femme noire, c’est – à leurs yeux – déjà exercer une forme de nudité, parce que vous brisez un tabou. Qu’en penses-tu ?

Oui je pense que ces personnes ne laissent aucune place aux femmes noires si ce celles qu’ils leur réservent. Celle de leur machisme et de leur fantasme.
Te  sens-tu concerné par ce mouvement ? Et pourquoi ?
Oui parce que ça peut arriver à n’importe quelle femme noire qui dérange quand elle ne correspond pas à l’idée que certaines.ains s’en font.
Penses-tu qu’il y a une réappropriation de la nudité des femmes noires qui est en cours en France ? Ou que cela demeure tabou ?
Je ne m’en rends pas compte. Je vis dans une bulle. Je ne regarde pas les spots TV donc je ne sais pas si nous sommes toujours l’objet de fantasmes coloniaux. Je ne suis pas très au courant de ce qui se fait artistiquement non plus.
Quel est selon toi ce qui manque à la conversation sur ce thème ?
La part culturelle et l’éducation.

Témoignage de E.

– En tant que femme noire, quel est ton rapport à la nudité ?

J’ai pendant longtemps eu du mal à appréhender et à apprivoiser ma propre nudité. Alors la nudité présentée dans les médias ou réseaux sociaux, ça me mettait mal à l’aise. Peut-être l’éducation que j’ai reçue..


– Tu prends ou a pris fréquemment la parole sur Twitter pour parler sexualité et intimité des femmes noires, (en autres sujets), quels retours as-tu en majorité lorsque tu abordes ces thèmes ?

J’ai surtout eu des personnes qui ont approuvé mes propos, pas tant de mauvais retours.


– On a la sensation que la misogynoir nourrit à la fois une hypsexualisation des femmes noires et à la fois l’obligation de se cacher

Complètement. Il est là le “paradoxe”. Je pense à une twitta en particulier qui tweetait sur ses nudes entre autres ou sur ses relations sexuelle ms et qui avaient des queutards dans ses DMs et du slutshaming dans ses mentions…


– On a vu le mouvement Free The Nipple se généraliser outre-atlantique et un peu en Europe : ce qui ressort de l’imagerie est souvent l’absence de femmes noires à ce mouvement. Quel est ton regard sur le sujet ? (à la fois sur le mouvement et l’imagerie qui en ressort)

J’ai quand même vu quelques femmes noires s’emparer du mouvement Free the Nipple. Mais ce ne sont pas les plus visibles en France en tout cas.

En ce qui concerne le mouvement en lui même, j’ai remarqué que ce sont toujours les mêmes corps normés et les petits “boobies” qui tiennent tout seuls qui sont montrés. Pas de saggy boobs, pas de nanas grosses.


-Depuis 2016, plusieurs jeunes filles ou femmes noires ont fait l’objet d’harcèlement suite à des nudes, quel est ton regard sur le sujet ?

Ça m’écoeure. Même si on sait que globalement toutes les jeunes filles ou femmes sont susceptibles de subir du harcèlement à cause du revenge porn, je trouve qu’il est particulièrement violent pour les noires avec la misogynoir qui s’en mêle.


– Vu la virulence de la misogynoir sur les réseaux sociaux, on a l’impression que parler de ces thèmes en tant que femme noire, c’est – à leurs yeux – déjà exercer une forme de nudité, parce que vous brisez un tabou. Qu’en penses-tu ?

Je suis tout à fait d’accord sur ce point. J’ai rien a ajouter mdr


– Te  sens-tu concerné par ce mouvement ? Et pourquoi ?

Non, parce que je ne conçois pas de ne pas porter de soutien-gorge. J’ai une trop grosse poitrine. et puis c’est toujours les mêmes qui sont représentées


– Penses-tu qu’il y a une réappropriation de la nudité des femmes noires qui est en cours en France ? Ou que cela demeure tabou ?

On avance peu à peu en tout cas


Quel est selon toi ce qui manque à la conversation sur ce thème ?

Le body-shaming et la grossophobie je dirais.

 

Témoignage de L.

1/ Rapport à la nudité
Il ne m’a pas tjs été évident d’être à l’aise avec mon corps. Je ne correspond en rien au standards de beauté des magazines. Je suis grosse, j’ai vu très peu de femmes ayant une silhouette se rapprochant de la mienne dans ls médias, si ce n’est dans des situations humiliante. Une grosse femme, n’a pas de sexualité, on part du principe que son corps nu ne peut attirer personne. Je me rappelle de la violence avec laquelle les gens avait réagi à la scène coquine entre Gabourey Sidibé et son copain dans “Empire”. Nous n’avons pas le droit d’être désirée. Et il est très difficile de se construire dans ce type de contexte.
Ce qui m’a aidé à me réapproprier mon corps, c’est la photo. Autant les clichés, tenues du jour, mais dans une plus grande mesure,les nudes. J’ai fais le choix de les diffuser sur mes réseaux, tout en les partageant avec quelques personnes. Avc le risque bien réel, pour l’avoir subi de plein fouet, de récolter des insultes et d’être victime de harcèlement.
Bcp m’ont dit que ce n’est qu’un moyen d’attirer l’attention, comme si cela était la pire chose au monde. Oui je cherche volontairement à attirer l’attention, à obtenir des compliments, à savoir que je suis capable de susciter du désir chez l’autre.
Aujourd’hui, je peux dire que mon rapport à a nudité est bcp plus serein car j’ai en grande partie, fait la paix avec ce corps que j’ai lgt détesté.
2/ Retour sur intimité et sexualité
Il se distingue en 2 catégories : les insultes, harcèlement, et le dialogue, l’échange.
Ce sont mes moments favoris. Pv conseiller, rassurer, guider, écouter mais aussi et surtout apprendre des personnes qui font le pas de venir se confier à moi, une inconnue parmi tant d’autres sur es réseaux.
Mon rapport à l’échange sur la thématique du sexe se veut dans le partage et la bienveillance. Je ne suis pas adepte de l’étalage de ma vie sexuelle, même s’il m’arrive de raconter quelques anecdotes.
Malheureusement, les retours négatifs sont légions et surtout prennent bcp trop de place. Comme je l’ai dit, insultes, grossophobie, harcèlement, notamment sur mon curious cat. J’ai également reçu des menaces très violentes en dm.
Pour autant, je ne me laisse pas démonter. C’est un sujet que je continuerai d’aborder, pour moi, pour continuer d’être à l’aise avec ma sexualité. Je suis une femme bi. Je suis donc exposée au fétichisme mais aussi aux propos violents.
Mais pv être à l’aise avec mon identité sexuelle est importante. Si je peux aider, ne serait ce qu’une personne sur ce chemin, ce sera avec un grand plaisir.
3/ Hypersexualisation
En effet on entre dans un relationnel totalement paradoxal mais tout aussi oppressif l’un que l’autre. Être une femme noire qui parle de sexe ouvertement expose à un torrent de violence auquel on ne s’attend pas.
Pour moi, la sexualité est un sujet comme un autre, je l’aborde avec bcp (trop si j’en crois certaines personnes) de liberté. Bcp n’aiment pas voir des gens libres de communiquer sur des sujets qu’ils estiment tabous. Autant je comprends la pudeur, et je la respecte, autant je ne supporte pas ^qu’on tente de museler des personnes, de surcroit des femmes qui prennent la parole.
L’hypersexualisation est malheureusement une oppression à laquelle je suis habituée depuis mes 12 ans. Puberté précoce, gros seins, lèvres pulpeuses et fessier imposant m’ont valu d’être exposée bcp trop rapidement et bcp trop svt au regard, et qlq part à la validation des hommes. Cela peut sembler contradictoire avec mon premier paragraphe, mis au final pas tant que cela.
En revanche, la misogynoire m’a bcp affectée. Voir; lire, autant d’hommes noirs faire preuve d’une violence dans les mots, à mon encontre mais également à l’encontre de celles qui communiquent sur la thématique du sexe m’a choquée. Cela a té d’autant plus difficile que j’ai été renvoyée à mon identité Caraïbéenne, qui sera une justification de mon comportement mais surtout des réactions qui en découlent. Les femmes Antillaises souffrant du stéréotype raciste de l’incarnation d’une sexualité débridée….
Pour conclure, je trouve qu’il nous manque des espaces de communication bienveillantes, non hétéros centrés, non monogame exclusifs. Il manque nous manque aussi du recul, pv accepter que chaque femme noire à sa conception et donc son process en terme de réappropriation. Parfois nous pouvons être mal à l’aise, mais au lieu de tomber dans le travers des attitudes négatives, nous pourrions prendre un tps de réflexion pour comprendre la démarche de notre voisine.
Être une femme noire qui parle de sexe est déjà un challenge, mais être une femme noire, bi, qui ne se projette pas dans une relation monogame exclusive est juste un parcours du combattant dans les échanges.
Je ne me suis pas spécialement sentie concernée par le mvt free nipples, tjs à cause de cette histoire de standard.
Bcp de femmes sont dans le wagon de la réappropriation, bcp se détachent du regard et de la validation des hommes, je trouve ca magnifique et fort en terme de message. J’espère sincèrement que cela continuera en ce sens.

Témoignage de Sarah D

En tant que femme noire, quel est ton rapport à la nudité ?
J’ai toujours été encouragé a aimer ma peau noire depuis petite par mes parents. Toute petite j’étais fière de ma peau chocolat devant mes petites copines blanches quand ma mère nous torchait après le bain.
J’ai eu des soucis avec la nudité en commençant ma vie sexuelle, car tout ce que le corps noir véhicule était fatigant, et j’étais aussi pas mal complexée à cause des oppressions de standard de beauté que la société patriarcale impose aux femmes.
J’ai appris a être en paix avec mon corps, à l’aimer, beaucoup, avec l’age et une confiance en soi grandissante. Je peux me balader nue devant des nouveaux partenaires, des amies, ma mère, dans le plus grand des calmes.

Tu prends ou a pris fréquemment la parole sur Twitter pour parler sexualité et intimité des femmes noires, (en autres sujets), quels retours as-tu en majorité lorsque tu abordes ces thèmes ?
Dans ma bulle Afro-féministe/activiste, les réactions sont ultra positives et empowering. En revanche dans ma famille, ou mon cercle plus lointain, ca met mal à l’aise, c’est vu pas nécessaire et provocant.

On a la sensation que la misogynoir nourrit à la fois une hypsexualisation des femmes noires et à la fois l’obligation de se cacher.On a vu le mouvement Free The Nipple se généraliser outre-atlantique et un peu en Europe : ce qui ressort de l’imagerie est souvent l’absence de femmes noires à ce mouvement. Quel est ton regard sur le sujet ? (à la fois sur le mouvement et l’imagerie qui en ressort)
Les femmes noires sont de manière générale invisibilisées dans ce genre de mouvement mainstream. Je trouve ces mouvement important et nécessaire, mais ils visent à l’émancipation d’un certain genre de femme. Si une femme noire exprime fièrement sa sexualité, beaucoup d’injonctions racistes en découle. Pareil pour une femme lesbiennes ou trans, pareil pour une femme handicapée. Alors imagine pour une femme qui est les 3…
 
Depuis 2016, plusieurs jeunes fles ou femmes noires ont fait l’objet d’harcèlement suite à des nudes, quel est ton regard sur le sujet ?
Je n’ai pas vraiment d’avis sur ca mais j’imagine d’office que le backlash est encore plus violent pour nos soeurs du au prisme coloniale qui pèse sur nos sexualités.

Vu la virulence de la misogynoir sur les réseaux sociaux, on a l’impression que parler de ces thèmes en tant que femme noire, c’est – à leurs yeux – déjà exercer une forme de nudité, parce que vous brisez un tabou. Qu’en penses-tu ?
J’aime bien la métaphore de la mise à nu d’une expérience, mais pour moi ca relève plus de l’affront, il y a un truc révolutionaire dans l’idée de parler fort de quelquechose qui va mettre la majorité mal à l’aise et qui va secouer stéréotypes et taboo.

Te  sens-tu concernée par ce mouvement ? Et pourquoi ?
J’ai lancé un podcast avec une soeur de couleur, on parle de nos expériences de facon très ouverte et on célèbre les femmes de couleurs en Europe pour promouvoir une représentation positive. J’appelle Sara ma “Podcast wifey” et à cause de ca ma famille en Côte d’Ivoire (pays de mon Papa et ma Mama est Angolaise°, cela a fait scandale car ils pensent maintenant que je suis lesbienne. Au dela de ca je pense qu’être une femme qui parle fort et veut normaliser sa présence cela est mal vu. Certains de mes anciens collègues sont mal à l’aise et souhaitent réafirmer à quel point ils ne sont pas racistes, et certaines femmes blanches trouvent ca dommage “de nous diviser”.
Je me sens en plein dans l’intersection de ce combat.
 

Penses-tu qu’il y a une réappropriation de la nudité des femmes noires qui est en cours en France ? Ou que cela demeure tabou ?
Je pense que cela reste encore très très tabou. Le corps de la femme noire est très politique et ni les esprits, ni l’éducation ni la société ont été décolonisé, et donc reste très problématique.

Quel est selon toi ce qui manque à la conversation sur ce thème ?
De l’ouverture d’esprit, de l’empathie, du non-racisme, de l’amour décolonial, de la volonté, de la représentation positive diverse (cessé l’homogénéité de la représentation de la femme noire).

Témoignage de Ngida

Comme beaucoup de filles j’ai eu une période vers les 10-12 ans où je ne voulais pas que quiconque me vois nue, notamment mes parents. Mais comme dans ma famille le nu n’a jamais été sexualisé (en tout cas jamais devant les « enfants ») ça m’est très vite passé. Mes parents ont une politique 0 clés dans la maison donc si l’un ou l’une d’entre nous est dans la salle de bain ça n’empêche pas les autres de rentrer. Du coup la nudité est devenu banal. En plus j’ai passé mes étés avec mes cousins et cousines chez mes grands-parents et on adoré s’entasser ensemble dans une chambre donc adieu à la pudeur.
Sur Twitter je suis plutôt du genre à relayer les articles/tweet etc, j’ai assez peu de visibilité donc je suis assez épargnée par les réponses négatives et/ou violentes.
Ce que je trouve très dommage sur le nu chez les femmes noires c’est que les photos sont souvent hypersexualisées, on est rarement sur de l’esthétique. Et même en parlant autour de moi avec mes ami.e.s le corps de la femme noire est souvent associé à des images sexuelles dégradantes (merci le porno entre autres). Les « courbes » des femmes noires seraient plus tentatrice et même en portant la même tenue une femme noire paraîtrait plus vulgaire… rien de bien réjouissant quoi.
En soit je pense que le fait d’en parler brise le tabou mais peut aussi servir à ouvrir les esprits et éveiller des consciences. Même si on est encore loin de l’acception on avant petit à petit… Quand aux harcèlements pour des nudes… ça me désespère plus qu’autre chose. Mais au moins j’ai l’impression que de plus en plus se met en place une sororité par rapport à ça, et ça met du baume au cœur.
Pour moi ce qu’il manque c’est le soutien des hommes et des femmes non noires. Les allié.e.s restent malheureusement complètement silencieu.x.ses donc on a parfois l’impression que nous sommes seules face au monde.

Témoignage de Lysa

  • En tant que femme noire, quel est ton rapport à la nudité ?Un rapport assez conflictuel. Pour placer le contexte, je fais de l’eczéma depuis l’age d’un an. J’ai donc beaucoup d’hyperpigmentation sur tout le corps et pour rien arranger je suis en surpoids depuis toujours. Mon rapport à ma nudité a donc évolué avec “l’acceptation” de ce à quoi mon corps ressemble. Passé l’adolescence ce rapport s’est plutôt libéré, ou ouvert je dirai. Je fais du seins-nus à la plage, je porte des shorts courts et des décolletés plongeant. Et je pense que ça correspond au moment où j’ai compris que je ne rentrai pas dans les critères de beauté euro-centrés.– Tu prends ou a pris fréquemment la parole sur Twitter pour parler sexualité et intimité des femmes noires, (en autres sujets), quels retours as-tu en majorité lorsque tu abordes ces thèmes ?

    Absolument pas… je lis, analyse, retweet parfois, mais ne commente pas.

     

    – On a la sensation que la misogynoir nourrit à la fois une hypersexualisation des femmes noires et à la fois l’obligation de se cacher

 

Tout à fait et c’est malheureux. C’est pour ça que je reste plus que cautious (prudente) sur ce que je porte, malgré que je me pense « carefree » …. ce sont des perpetuelles questions, qui souvent ne sont pas propre à moi, mais au regard de l’autre me concernant et même de l’idée que l’autre peut avoir d’une femme noire en surpoids. Ceci dit, mon envie et mon avis l’emportent généralement.

– On a vu le mouvement Free The Nipple se généraliser outre-atlantique et un peu en Europe : ce qui ressort de l’imagerie est souvent l’absence de femmes noires à ce mouvement. Quel est ton regard sur le sujet ? (à la fois sur le mouvement et l’imagerie qui en ressort)

Je suis partagée… malheureusement la femme noire est souvent effacée des mouvements dit de positivité, donc pas vraiment surprise. Il faut souvent que le préfixe « black » « afro » ou « noire » y soit associé pour que ça nous inclues ou pour qu’on s’y retrouve… c’est fatiguant. En ce qui me concerne, j’ai libéré le téton depuis quelque temps, notamment l’été, donc « ce mouvement » qui en vrai n’a pas été crée pour moi, me passe un peu au dessus de la tête. En vrai, je ne comprends pas que l’on crée un mouvement pour ce qui est un choix personnel. Toutes les femmes n’ont pas envie de déconstruire le port du soutien gorge, surtout si c’est porté depuis l’adolescence. Oui, encore une fois ce mouvement je le suis de loin.

-Depuis 2016, plusieurs jeunes fles ou femmes noires ont fait l’objet d’harcèlement suite à des nudes, quel est ton regard sur le sujet ?

J’en suis attristée, dégoûtée, écœurée. La femme noire, en plus de faire 6x plus que son homologue blanche, n’a, en plus, pas le droit d’être elle-même, ou même d’être tout simplement naïve (partager ses clichés avec une personne dite de confiance qui s’avère être un connard excuse my french) on peut rien faire sans être reprise, méprisée, infantilisée… c’est épuisant.

– Vu la virulence de la misogynoir sur les réseaux sociaux, on a l’impression que parler de ces thèmes en tant que femme noire, c’est – à leurs yeux – déjà exercer une forme de nudité, parce que vous brisez un tabou. Qu’en penses-tu ?

Je suis assez d’accord, étant donné le système dans lequel nous évoluons. Je pense quand même important de briser ce « tabou », de se réapproprier nos corps, nos récits. Etre une femme noire ne devrait rimer avec s’effacer et encore une fois malgré le fait que nous soyons déjà transparentes aux yeux de la société. Parlons des sujets que nous vivons. Ils dérangent parce qu’ils impliquent souvent des hommes (blancs et noirs). On ne peut pas être désolée pour notre sort et désolée pour les responsables de notre désarroi lorsqu’ils sont pointé du doigt, non, ça ne marche pas comme ça.
– Te  sens-tu concerné par ce mouvement ? Et pourquoi ?

Bien entendu. Parce que je suis une femme. Noire. Et que la vision que mon corps peut renvoyer ET l’idée que la sociteté peut avoir de mon corps N’EST PAS ce que je suis, ni ce que je pense.

– Penses-tu qu’il y a une réappropriation de la nudité des femmes noires qui est en cours en France ? Ou que cela demeure tabou ?

Je pense que oui, et c’est important. On se le doit pour nous et les générations futures. « petit à petit l’oiseau fait son nid » n’est-ce pas ?

Quel est selon toi ce qui manque à la conversation sur ce thème ?

Que toutes les femmes noires se sentent concernées. On ne parle plus du choix de porter un vêtement court ou les cheveux naturels ou un soutien-gorge. On parle de la femme noire. Stop l’aliénation, la prise de conscience passe aussi par l’ouverture d’esprit et la capacité à écouter le récit/l’expérience des autres. Et j’ai le sentiment que, ces femmes noires qui s’alignent et défendent la parole masculine surtout lorsqu’elle est désobligeante à l’encontre d’une autre femme noire, oublie qu’elles aussi sont noires. Mais apparemment, il faut justement accepter tous le monde. Malheureusement j’aurai toujours dû mal à accepter qu’une personne qui me ressemble et qui est peut-être à même de me comprendre, me renie ou me dénigre. Je trouve le procédé violent. C’est comme pour tout, tant qu’il n’y aura pas une vraie préoccupation de son propre sort et un ralliement commun, la conversation durera longtemps, je pense…. Hors, nous devrions pouvoir avoir des leviers à actionner. Mais chaque chose en son temps. Nous y arriverons. On sera capable d’avoir de vrais lobbys pour et par les femmes noires.